De la ou des fatigues ?

Des fatigues plutôt que de la fatigue

Les dictionnaires de langue française donnent plusieurs définitions de la fatigue. Plusieurs champs disciplinaires ont développé des définitions selon leur propre épistémologie.

Phénomène naturel s’il en est, la fatigue peut devenir plainte, fardeau, source d’inspiration ou de renouveau. En témoignent les nombreuses références à la fatigue dans la littérature. Comme symptôme, cette fatigue entre également dans le champ médical.

Le Dr Cozon, médecin immunologue, utilise cette définition physiologique et médicale :“La fatigue est une sensation ou un ressenti normal de ne pas pouvoir effectuer un effort physique ou intellectuel que l’on peut normalement accomplir, ou qui surpasse nos capacités.” La fatigue serait donc normale, et naturellement effacée par le repos et le sommeil ? C’est pourtant bien ce même terme de fatigue qu’on voit employé dans des pathologies telles que le cancer, la maladie de Crohn, les maladies neurodégénératives, les hépatites, le “syndrome de fatigue chronique”. Dans ces cas, le phénomène se voit qualifié d’anormal, de pathologique, de chronique. Est-ce alors une asthénie du point de vue du médecin, un épuisement du point de vue du malade ? Quelles nuances et quelles différences peut-on faire ?

La fatigue, un concept difficile à saisir

Les synonymes ne manquent pas, mais ils ne font pas l’objet de définitions consensuelles : fatigue, asthénie, épuisement, etc. Les catégories de fatigue sont reliées entre elles et se recouvrent souvent les unes les autres: aiguë versus chronique, physique vs psychique, physiologique vs pathologique, centrale vs périphérique, mentale, morale, intellectuelle, émotionnelle, empathique…Il existe des définitions partielles par champ d’expertise, témoins du cloisonnement des disciplines, qui entretiennent l’amalgame.


Pour participer : écrivez-nous !

Chaîne YouTube
Journée des fatigues